Portrait de Paul Quilès (1942-2021) ministre des PTT (1988-1991)

Paul Quilès est né en Algérie en 1942. Polytechnicien (promotion 1961), il devient en 1964 ingénieur dans le secteur de l’énergie, travaillant notamment pour la compagnie pétrolière Shell.

Ancien militant de la Jeunesse Etudiante Chrétienne (JEC), il adhère au parti socialiste en 1973 et devient le directeur de campagne de Mitterrand lors des présidentielles de 1981. À la suite d’un discours enflammé en 1981 sur le remplacement des hauts responsables de l’économie et de l’administration, la droite lui attribue le surnom de « Robespaul »1

Député dès 19782, il se spécialise dans les domaines de l’énergie et de l’aménagement urbain puis dans ceux de la défense et des questions internationales. Ministre à plusieurs reprises entre 1983 et 1993 (Défense de 1985 à 1986, Logement de 1991-1992, Transports de 1991 à 1992, Intérieur de 1992 à 1993), il succède à Gérard Longuet en mai 1988 au ministère des Postes et des Télécommunications qui s’enrichit de l’Espace. « C’est par téléphone que j’ai appris ma nomination de ministre des Postes et des Télécommunications. » (Paul Quilès, Le Journal du téléphone, juin 1989 – TC 00662p).

En décembre 1998, il lance le « Grand Débat », premier acte de la réforme du service public des postes et des télécommunications. L’aboutissement de ce grand chantier sera le vote de la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990 dite « loi Quilès » permettant la naissance des deux établissements publics distincts : La Poste et France Télécom, le 1er janvier 1991.

En 1998, alors député du Tarn3, il préside la mission parlementaire sur le Rwanda et le génocide des Tutsis dont les conclusions dédouanent la France mais soulignent des erreurs d’appréciation et des dysfonctionnements institutionnels. A partir de mai 2016, il préside l’association « IDN –  Initiatives pour le désarmement nucléaire » dont il est un des membres fondateurs, affirmant ainsi sa totale opposition à l’armé nucléaire.

Pour aller plus loin sur le sujet…

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  1. « Personne ne nous saurait gré de laisser en place tous les hauts responsables de l’économie ou de l’administration, qui sont nos adversaires. Souvenons-nous qu’en politique faire un cadeau de ce genre, c’est ce condamner soi-même. Mais il ne faut pas non plus se contenter de dire de façon évasive, comme Robespierre à la Convention : « Des têtes vont tomber. » Il faut dire lesquelles et le dire rapidement ! »
  2. Député de Paris de 1978 à 1988
  3. Député du Tarn de 1993 à 2007
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