L’histoire contemporaine de la messagerie postale en France n’avait jamais été écrite. Le sujet n’a pourtant cessé de faire débat depuis le XIXe siècle : fallait-il faire du transport et de la distribution de ces objets sur tout le territoire un service public ? Ces millions d’objets échangés entre fournisseurs et clients, commerçants et particuliers, familles et amis, villes et campagnes que la distance sépare, valaient-ils de prendre le risque de ralentir la circulation des mots, portés par les lettres et les cartes postales ? Valaient-ils de priver d’autres opérateurs, routiers, ferroviaires, aériens, d’une activité concurrentielle rémunératrice ? La trajectoire de la messagerie postale en France a largement dépendu des réponses fluctuantes à ces interrogations, autant économiques que politiques.
En explorant les deux siècles qui précèdent l’explosion du trafic des colis, ce livre révèle une conquête et dessine peut-être un avenir, celui de la Poste comme actrice centrale en matière de logistique. Il montre sur quelles fondations profondes et fragiles à la fois, la Poste a pu s’appuyer pour prendre la place qu’elle occupe désormais sur le marché capital de la messagerie. Il ouvre enfin une fenêtre sur l’importance des objets dans la construction des agencements sociaux.