Issu de l’Ecole polytechnique (promotion 52) et de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications (promotion 57), Gérard Théry commence sa carrière au département des câbles sous-marins et contribue à l’avènement des premiers câbles sous-marins coaxiaux téléphoniques munis de répéteurs immergés.
En 1962, il rejoint le Centre National d’Etudes des Télécommunications (CNET)1 et participe avec les laboratoires Bell au développement des premiers suppresseurs d’écho pour les satellites de télécommunications géostationnaires.
Chargé de mission auprès du préfet de la région Lorraine (1965), conseiller technique pour les télécommunications au cabinet du ministre des PTT (1966) puis directeur des télécommunications de Paris intra-muros (1973), il est nommé directeur général des Télécommunications2 le 16 octobre 1974. A ce titre, il est responsable du programme de développement du téléphone français (Delta LP) ; le nombre d’abonnés au téléphone passe alors de 6 à plus de 20 millions.
« Pour un pays tel que la France, il est indispensable de disposer rapidement d’un parc de 25 millions de lignes téléphoniques et de réduire les délais de raccordement à moins de quinze jours. »3
La France devient alors l’un des premiers pays à équiper massivement son réseau de commutateurs temporels (remplacement des commutateurs Crossbar).
En 1976, il lance Transpac4, l’un des premiers réseaux de données en commutation de paquets ; le succès est immédiat auprès de très grandes entreprises, dès son ouverture en décembre 1978.
C’est également en 1978 que démarre les projets de l’annuaire électronique et de Télétel, le réseau du Minitel qui fut le premier service au monde de fourniture payante d’informations télématiques.
En 1980, le projet de réseau expérimental de visiophonie sur fibre optique est lancé à Biarritz.
En 1981, Gérard Théry est évincé par le gouvernement de l’union de la gauche.
En 1984, il est chargé par le gouvernement français d’une étude sur le choix de satellites de télévision et se prononce en faveur des satellites de puissance moyenne, filière qui triomphera sur tous les marchés mondiaux.
Il enchaine ensuite les postes de conseillers (Société Générale) et d’expert (lors du contentieux entre TF1 et TDF) puis, de 1989 à 1992, il est nommé directeur de l’informatique et de l’organisation chez Renault.
A partir de 1992, il dirige pour France Télécom une mission sur les technologies à base de fibre optique et les perspectives de développement des réseaux numériques à haut débit.
En 1995, il est nommé président de la Cité des sciences et de l’industrie et est chargé, le 20 février 1998, de conduire la mission « Passage informatique à l’an 2000 ».
Pour aller plus loin sur le sujet…
____________________________________________
- CNET : laboratoire de recherche français en télécommunication. Sa première tâche est de rétablir un réseau de télécommunications en France ; sa première réalisation visible par le grand public est, en 1953, la retransmission par voie hertzienne du couronnement d’Elizabeth II. Le CNET lance sa première fusée (Véronique) en 1957 et s’implante à Lannion en 1960 sous l’influence de Pierre Marzin. Parmi les inventions et faits marquants, on peut citer : le premier commutateur téléphonique électronique de type spatial en Europe (Aristote), le premier commutateur téléphonique électronique de type temporel du monde (Platon), l’invention du Minitel et de l’annuaire électronique des abonnés au téléphone, le premier prototype de téléphone mobile (Marathon), le premier téléphone mobile grand public (Bi-Bop).
- Direction générale des Télécommunications (DGT) : créée par la loi du 9 février 1941 pour accroitre l’indépendance de la France dans les télécommunications et réglementer le secteur elle devient France Télécom lors de la libéralisation du secteur.
- Messages des postes et télécommunications, n° 277, février 1979, p. 8
- Transpac : réseau public français de transmission de données à commutation de paquets ouvert par la société Transpac en 1978. Créé au départ pour une clientèle professionnelle, il permet ultérieurement, avec des terminaux grand public Minitels, le développement en France de services télématiques précurseurs de ceux d’Internet. Confronté à la concurrence d’Internet, Transpac est fermé en juin 2012.